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Quelles bétises faire en été quand on est nul en sport ? Moi je sais !

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Malika2811
Simulacra
6 participants

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Quelles bétises faire en été quand on est nul en sport ? Moi je sais !  Empty Quelles bétises faire en été quand on est nul en sport ? Moi je sais !

Message  Simulacra Lun 23 Juil 2012 - 16:42

Oyé Oyé la populace !

Avant de commencer, un petit jeu : A votre avis, quelle est la façon la plus improbable de noyer son téléphone portable ?

Et si je vous racontais une petite histoire horrifique corse ? Une de celle qu'on ne trouve que dans les livres pour enfants, et qui font bien peurs aux plus jeunes... et bien rire les plus âgés ?


Bref, je ne suis pas sportif. Ca se voit d'ailleurs, 3 ou 4 kg de trop, sujet propice à développer des allergies, et à avoir donc les poumons pleins de tout et n'importe quoi... si vous me faite courir, je m'épuise... c'est pour cette raison qu'on m'a demandé de... marcher !


Ah, marcher... La randonnée. On a tous fait des petites randonnées d'une, deux, trois voir même quatre heures... ces balades merveilleuses en pleine nature... qu'est ce que c'est bien de la randonnée... sur un terrain plat !

Parce que dès que le terrain est un peu vallonné et que vous n'êtes pas bien préparée... La randonnée devient une véritable torture physique et morale... comme je vais vous l'expliquer tout de suite. Voici donc le petit guide pratique pour réaliser une ptite Rando-Suicide pour BIEN se faire mal ! (Parce que sinon c'est pas drôle !)


1) Choisir le bon "spot"


Si on veut se faire vraiment mal, il faut choisir un randonnée difficile. A quoi on reconnait une randonnée difficile au fait ?

- Au temps !

Une bonne randonnée doit forcément durer plus de 5 heures ! Non parce que les petites randonnées à Papi qui durent 2h30, c'est pas avec ça qu'on va se faire mal. Non, si on veut se faire mal, il faut une looooooooooongue randonnée... genre 7/8 heures... avec bien entendu aucun moyen d'arrêter au milieu (ba non, parce que si on a des checkpoints, c'est pas drôle)

- A son terrain

Il y a des randonnées qui sont simples, certaines sont même très simple (genre, en Normandie, sur du plat absolu) et d'autres qui sont... plus corsées, si vous voyez ce que je veux dire.

Une bonne rando qui fait bien mal doit vous faire grimper (ça épuise et ça flingue les muscles) mais surtout doit vous faire... descendre !

Alors là, hein, je vous vois déjà vous marrer "une rando qui descend, ça fait pas mal, eh le fou, il est con celui là". Et bien laissez moi vous dire que si vous pensez ça, c'est que vous n'avez jamais fait de rando qui descendent bien.... Car peut être que ça n'épuise pas, mais ça a le don de vous tuer les muscles, les articulations et les pieds... Bref, rien de telle qu'une bonne vieille descente pour se faire bien mal !

Ah, et bien sur, l'avantage de la montagne quand on est masochiste, c'est les cailloux... Les petits, les pointus, les roulants... ceux qui vous font perdre l'équilibre, qui s'amusent à jouer avec vos chevilles et qui vous font perdre vos appuis... Il en va sans dire, ce n'est pas sur l'herbe ou la terre que vous allez pleurer votre mère. C'est pour cette raison que j'ai décidé de créer une nouvelle surface au tennis, une surface hardcore. Après le gazon, la moquette, la terre et le dur, j'espère que le prochain tournoi se jouera sur des cailloux... le but ne sera plus de gagner les matchs, mais juste d'y survivre !


Donc forcément, vous vous dites : "Ok, donc si je veux me faire mal, il me faut une rando qui dure longtemps, ou je ne peux pas appeler à l'aide et avec un fort dénivelé et de la caillasse.... Mais mon bon Simu, où c'est que je peux trouver un tel parcours bénit des dieux ?"

La réponse est simple : Le GR20

(Je vous rassure, je ne suis ni masochiste ni suicidaire, je n'ai fais qu'une étape et demi de cette œuvre du diable, mais quand même...)

Le GR20, c'est quoi ? D'après Wikipedia :

Le sentier de grande randonnée 20 (GR 20), traverse la Corse du nord au sud (le numéro 20 est par ailleurs l'ancien numéro du département de la Corse) en passant par la chaîne de montagnes.

Bien qu'aucun équipement particulier ne soit suggéré, le GR 20 reste un parcours de montagne. La randonnée s'étend sur près de 180 kilomètres et peut être effectuée en 16 jours (environ une étape par jour) avec une moyenne de 7 heures de marche par jour1, voire plus si les étapes sont « doublées » ou « triplées », certains randonneurs expérimentés pouvant la faire en seulement quelques jours. Le record actuel est détenu par Kilian Jornet Burgada en 32 heures et 54 minutes et 8 secondes.

Le GR 20 est souvent qualifié de « chemin le plus difficile d’Europe »3,1, ce qui est sans aucun doute exagéré. Pour autant, il n'en reste pas moins un parcours de montagne exigeant, surtout en cas d'intempéries (orages, brouillard, neige mais également la pluie qui peut rendre glissantes les plaques rocheuses).


.... BON... je crois qu'on tient là le bon spécimen. Alors oui, je vous rassure, sur ces 180km je n'en ai fait que 15, ce qui correspond à une étape et demi, à savoir la dernière et une partie de l'avant dernière... C'est à dire les étapes relativement les plus simples du parcours. Je suis suicidaire, pas superman. Vous noterez le petit "Pour autant, il n'en reste pas moins un parcours de montagne exigeant, surtout en cas d'intempéries (orages, brouillard, neige mais également la pluie qui peut rendre glissantes les plaques rocheuses)." parce qu'on y reviendra sans doute avant la fin de ce message.


Bref, le GR20, sans rigoler, c'est sans doute une des randos les plus belle qui soit ne serait ce que pour la beauté des paysages. C'est juste magnifique, et je suis persuadé que de nombreux amoureux de nos vaches made in normandie (qui n'aiment pas la corse et qui pense que de l'herbe et du sable font un très beau paysage) sont loin d'imaginer ce qu'on peut voir comme paysage en corse quand on est plongé en pleine nature.

Bon, je n'ai pas pris de photos, mais on en trouve naturellement sur le net... des pas forcément aussi belles que ne l'est le paysage quand on le vit sur place, mais que voulez vous, la beauté à un prix ! Et ce prix coute cher en pansements.

Quelles bétises faire en été quand on est nul en sport ? Moi je sais !  CIMG1494

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Quelles bétises faire en été quand on est nul en sport ? Moi je sais !  CIMG1510

Source des images : https://plus.google.com/photos/100195791147958665540/albums/5507576005747712993?banner=pwa et http://speleomagnan.blogspot.fr/2010/08/le-gr20-de-i-paliri-conca.html#more


Bon, revenons à nos moutons. Ce que j'ai fais (sous la menace bien entendu, mon masochisme a des limites) c'est l'étape 16 entier, du nord au sud, une étape de descente, même si ça monte un peu, et qui est certes une des plus simples, mais quand on n'est pas habitué...

Voici donc le descriptif de l'étape :

Paliri - Conca

Durée: Nord/Sud 5h00 Sud/Nord : 6h15

* Altitude maximale : 1055 m

* Altitude minimale : 252 m

* Dénivelé montée : 160 m

* descente : 926 m

A cela, on ajoute une partie de l'étape 15, presque la moitié, sinon c'est trop simple !

Asinau - Paliri

Durée: Nord/Sud 7h00 > Sud/Nord : 7h20

* Altitude maximale : 1536 m

* Altitude minimale : 1000 m

* Dénivelé montée : 429 m

* descente : 910 m

Nous prenons cette étape en fait vers les 2/3, aux aiguilles de Bavella, il faut donc compter en fait entre 7 et 8h pour réaliser ce parcours, nous l'avons fait en 7h30.

Les aiguilles, je précise, ce n'est pas ça :

Quelles bétises faire en été quand on est nul en sport ? Moi je sais !  Aiguilles-a-tricoter-bambou-33-cm

C'est bel et bien ça :

Quelles bétises faire en été quand on est nul en sport ? Moi je sais !  Aiguilles-de-bavella

Source : http://www.corse-canyoning-parc.com

Non parce que faut pas déconner, faut quand même que ce topic serve un minimum à se cultiver... sinon, on va encore passer pour je ne sais quoi...



2) La préparation


Maintenant qu'on a le spot pour bien se faire mal, il faut penser à la préparation. En effet, si on ne se prépare pas mal, il est quasiment impossible de se faire mal ! Une mauvaise préparation est le préalable obligatoire à toute souffrance. Si vous refusez de mal vous préparer, il est sur et certains que vous vous en sortirez sans la moindre douleur, ce qui est quand même fort dommage. (On ne fait pas une étape du GR20 pour s'en sortir comme si on venait de faire une randonnée en Alsace ! Ca n'a pas de sens !)

Bon, pour être mal préparé, le point le plus important, ça reste la condition physique. Il ne faut SURTOUT PAS faire de sport ! (Comprenez par là : Je n'ai pas fait de sport depuis 6 mois, j'ai le ventre qui commence à ressembler à une bouée et le souffle d'un vendeur de tabac...).

Bien entendu, quand on ne fait pas de sport, il faut TOUJOURS pour bien se faire mal, commencer au delà de ses limites, pour bien se faire mal dès le début de la randonnée... ba oui, logique hein !

Ensuite, il faut avoir du mauvais matériel. Par mauvais matériel, je parle des chaussures... Celles qui vous flingues les pieds en vous compressant les orteils et qui frottent tellement sur le talon que vous découvrez à quel point les muscles sont plus beaux à nue, sans la peau. Oui, en effet, je n'ai jamais vu personne se faire mal avec du bon matos. La preuve, mon père n'a aucune douleur avec ses nouvelles chaussures trop bien ! Alors que moi et mes baskets à la con, plus jamais, JAMAIS je ne les remettrais pour marcher...

Enfin, le comble d'une bonne préparation pour BIEN se faire mal, c'est... d'avoir mal avant le départ.

En effet, rien de tel pour le moral que de commencer une randonnée de 7 heures avec un fort dénivelé (qui tue bien les pieds) avec déjà de grosses ampoules sur les talons. Avoir mal avant même le début de la randonnée, c'est le meilleurs moyen d'avoir mal pendant toute la randonnée.

Je vous rassure, à la fin, la douleur des ampoules, on ne la sent plus. Après avoir perdu 3 orteils et 2 cuisses, c'est par un morceau de chair à vif qui va vous faire tomber par terre.


3) Le climat

En théorie, si on veut bien se faire mal et bien souffrir, il faut le climat pour ça.
Et naturellement, le climat qui va, c'est celui de la corse. Soleil de plomb, rien de tel pour se déshydrater et mourir au moindre effort...

Mais voilà, des fois, tout ne marche pas comme prévu... des fois, le temps n'en fait qu'à sa tête, et malgré une préparation parfaite pour bien souffrir, rien n'y fait... le soleil refuse de se montrer.

C'est malheureux, mais c'est ce qui nous est arrivé..

Mais heureusement, le dieu de la souffrance était avec nous... et nous a offert une petite surprise bien sympathique !


Maintenant que tous les préparatifs sont prêts, il est temps de passer au compte rendu de ma petite rando du dimanche (la prochaine fois, je crois que j'irais à la messe plutôt...)








6h30, le réveil sonne. On est dimanche, on est en vacance... POURQUOI CE *CENSURé* de réveil sonne ? POURQUOI ? Ah oui, aujourd'hui, c'est rando, et il faut se lever. Départ de la maison 7h, départ réel de la rando à 8h avec tout le groupe

8h : Il manque la moitié du groupe ! (Le groupe est composé de moi, de A. mon papa, de G. mon parrain, de M. et S. ses deux beaux fils, et enfin de H. (oui comme un petit chanteur, mais plus vieux et moins doué que le petit chanteur), le local de l'étape de tout juste 18 ans et son pote V. )
Si on a récupéré H et V (qui pensaient partir pour une petite balade ! Ah ah ah, les idiots !), il manque G et ses deux beaux fils... zut, on va prendre du retard

8h30 : Il manque toujours la moitié du groupe...

8h45 : Toujours pas là...

9h : Enfin ils arrivent ! Ils avaient juste pris leur temps pour le petit déjeuné... Ba, on a juste perdu une heure, ce n'est rien... (en fait, si, c'est beaucoup et vous comprendrez pourquoi bientôt)

9h30 : H. plutôt sportif accélère le rythme. Votre serviteur (moi), beaucoup moins sportif essaie de le suivre sur la première grosse montée.

10h : C'est sous forme de cadavre que j'arrive en haut de la première grosse montée : J'ai forcé au delà de mes limites, le souffle n'a pas suivit, à peine en haut je dois m'allonger pour ne pas tomber dans les pommes. Oui c'est très con de forcer comme un malade dès le début et je le regrette... mais je ne me serais jamais fait vraiment mal sans ça...

11h : Arrivée au refuge, à la fin de l'étape 15 et au début de l'étape 16. J'ai récupéré mes esprits dans la descente (ouf) et j'ai décidé de calmer le rythme. Seul problème, sous oxygénés, mes muscles n'en ont fait qu'à leur tête et je présage le pire pour la suite de l'aventure.
A côté de ça, mes talons me chauffent... violemment. Je ne comprends pas, j'avais des pansements anti ampoule sur mes ampoules depuis deux jours, plus des chaussettes anti frottement...

Quelles bétises faire en été quand on est nul en sport ? Moi je sais !  20_pansement_Anti-Ampoule_diabetique

J'enlève mes chaussures et mes chaussettes pour vérifier : Le pansement a cédé sous la violence des frottements ! la partie qui protégeait l'ampoule gauche est explosée, on voit la chaire à vif en dessous ! Je mets ça sur le compte de l'usure du pansement (qui avait déjà 2 jours) et j'en change

11h30 : On est repartie depuis quelques minutes, j'arrive à suivre le rythme, mes ampoules me brulent malgré les nouveaux pansement, mais je pense que ça va tenir... il le faut, il reste une étape, je peux le faire, je dois le faire... (sinon, hein, c'est l'hélico vu qu'on est en pleine nature... ce qui est quand même exagérée pour un simple bobo aux pieds... en gros, souffre et marche). J'ai bon espoir, ça va le faire

11h31 : Je me rends compte que ça me tire au niveau des adducteurs de la jambe gauche... je m'étais fait un froissement à cet endroit l'année dernière. Intérieurement, je pleure... Pourvu que ça ne soit pas une rechute...

11h32 : C'est une rechute... je sens que je vais souffrir très longtemps avec ma jambe gauche et que le lendemain sera compliqué... mais je sais que tant que le muscle est chaud, la douleur est maintenue

11h40 : Petite pause... Les ampoules continuent à me faire souffrir. Je change le pansement droit, je prends un doliprane et je vire ces *censurées" de chaussettes anti frottement pour en mettre des normales... (et le pire, c'est que ça a marché ! Mes ampoules n'ont fait reparler d'elles que bien plus tard)

12h : On arrive au pied de la montée la plus dure et éprouvante de la journée. Hors de question de refaire les mêmes erreurs qu'en début de parcours, je la ferais au ralentit, et en forçant sur la jambe droite pour soulager la gauche qui commence à me tirer fortement

12h40 : Enfin en haut ! Bon, les ampoules ça va, les adducteurs gauche, ça va, mais en forçant sur la jambe droite pour soulager la gauche, j'ai l'impression que je me suis froissés les adducteurs droits... Il faut dire qu'avec ma mauvaise condition physique, mon manque de force dans les jambes, et la mauvaise position de mes pieds (à cause des ampoules et du tassement des orteils à cause de la chaussure), je marche vraiment "mal" ce qui a pour effet de provoquer ce genre d'incidents... Je sers les dents, on est à la moitié du chemin. Les autres se demandent pourquoi ils m'ont emmenés avec eux...

13h15 : Après une descente assez compliquée, et lente pour ma part à cause de mes douleurs aux adducteurs, on s'arrête pour manger. A ce moment là, je me rend compte que si ça continue comme ça, ça ne va pas continuer longtemps... Heureusement, niveau bouffe, on sait se faire plaisir. Une bonne salade vietnamienne (ba oui hein, on avait prévu le coup...) des fruits, des barres de céréales et de la crème pour les froissements musculaires, ça vous remet un homme en état de marche... En attendant, je refuse d'enlever mes chaussures. Mes orteils me font tellement mal avec cette descente que je sais que si je les enlève (les chaussures) je ne les remets pas.

13h45 : On repart, pour continuer une grosse descente jusqu'à un torrent, dans un paysage magnifique et merveilleux !

14H00 : Je shoote sur une pierre, je sens mon orteil droit partir. C'est fini pour lui je le sens, demain, l'ongle sera violet.

14h15 : J'arrive au ralentit au torrent après tout le monde qui m'attend depuis 15 minutes. Là je me rends compte que je suis en train de faire perdre au groupe (et surtout à mon père qui reste avec moi) de nombreuses minutes, qui viennent s'ajouter à celles perdues le matin à attendre les autres. C'est presque annodin vu comme ça, mais ça va finir par avoir son importance. En théorie, il reste moins de 2 heures de marche

14h30 : Après un long moment de plat au ralentit, j'ai trop mal. Les autres partent devant, je ne les reverrais plus jusqu'à l'arrivée (en gros, ils se sont pas arrêtés pour m'attendre les salops, alors qu'au final, ils sont arrivés avec 40 minutes seulement d'avance !). Seul mon père reste à me soutenir. Chaque pas est une souffrance, mes jambes tremblent, mes talons me brulent, mes orteils pleurent et surtout, mes cuisses ne me tiennent plus à cause des adducteurs en compote. A chaque pas, je manque de m’effondrer, tout le poids de mon corps reposant sur mes chevilles qui plient au moindre faut mouvement. Je supplie mon père de me redonner un doliprane de nouveau avant d'attaquer la remontée.

14h40 : La montée est dure mais je m’accroche, le doliprane va bientôt faire effet... je glisse sur une pierre... et je sens un orteil du pied droit flancher. Ce n'est pas grave, demain, l'orteil sera bleue, ça ira très bien avec celui qui deviendra violet (note : C'est vraiment arrivée hein, là j'en ai un bleu et un violet... et j'ai vraiment sentit à quel moment je les ai tué..)

14h45 : Avec l'aide du doliprane, j'arrive à monter sans trop de problème... A ce moment là, mon père me dit que si on était partie à l'heure, et si je n'avais pas eu mal, il ne resterait que la dernière descente à faire... mais avant ça on a une longue période de plat à avaler... (magnifique au passage). Le ciel se couvre dangereusement, on ressent des petites goutes. Le moral est bon, on va passer à travers de l'orage.

14h46 : Mon père me dit de sortir l'anorak, vite !

14h47 : Trop tard.

Quelles bétises faire en été quand on est nul en sport ? Moi je sais !  Eclair_cc01

Et le ciel tonna, et le ciel gronda. Partout autour des hommes, des pluies diluviennes s’abattirent. Le tonnerre raisonna entre les cimes, et plus le vent fouetta, plus la pluie tomba comme si à chaque seconde, un ras de marrée se déversait sur la tête des hommes. Puis les chemins devinrent ruisseaux, et les ruisseaux devinrent rivières. La lumière foudroyante de l'éclair ne fit plus qu'un avec le bruit grondant du tonnerre, et les hommes se mirent à genoux en priant dieu d'épargner leur vie, et de leur permettre d'un jour revoir cet horizon qui avait disparue sous la masse noire du ciel. Apocalypse selon saint Simulacra.

N'empêche, vous savez tous ce qu'est un orage ? Vous savez tous ce qu'est un orage en pleine montagne ?
Bien, maintenant, imaginez un orage en pleine montagne quand il n'y a pas UN abris (mais quand je dis pas un, c'est pas un je déconne pas !), des rafales de vents et des litres d'eau sur la tronche !
On a été trempé comme jamais. Malgré les imperméables, je peux vous dire que mon tshirt était plus que mouillé... Mon père a même regretté de ne pas avoir un couverture de survie. A partir du moment ou l'eau a commencer à tomber, on marchait dans l'eau (le sentier est VRAIMENT devenu un petit torrent). Dès qu'on touchait une branche, c'était des litres d'eau dans la tête.. les sacs à d'eau étaient détrempées et ce qu'on avait dedans aussi. Les éclairs sont tombés en nombre pas très loin de nous, et ça raisonnait dans la montagne. Tout ce que j'ai écris en italique au dessus est... réel ! De toute ma vie, je crois que je n'ai jamais été saucée à ce point par un orage... Il a duré plus de 20 minutes et il n'y avait plus rien de sec sur nous à la fin...

Étrangement, le mélange "eau + doliprane" m'a fait de l'effet : J'en ai oublié la douleur et j'ai avancé plus vite que jamais en espérant arriver en haut de la dernière descente au plus vite ! Connerie au final, je me suis flingué ce qui me restait d’adducteur dans la manoeuvre... mais pour le coup, je ne pensais plus du tout à la douleur...

14h55 : En avançant à grandes enjambées, je glisse sur un cailloux et me gamèle... ma main essaie de s'accrocher à ce qu'elle trouve... à savoir un morceau de bois qui me fait 2 beaux petits troues dans la main. Je m'en fiche, la chute ne m'a même pas mouillée vue que j'étais déjà détrempée. Malgré le vent et les trombes d'eau, je me relève et j'avance de plus belle.

15h05 : Il pleut toujours autant, on a l'impression qu'on en verra jamais la fin... Le tonnerre fait vraiment peur... douleur, fatigue et humidité, quel cocktail ! On finit par rattraper deux randonneurs à genoux au milieu du chemin, qui refusent d'avancer de peur de se prendre la foudre (quand je vous dis que mon apocalypse est tirée du réel !). Ils nous engueulent car on a des bâtons avec des bouts en métal.

15h10 : Enfin, l'orage se calme, et on arrive au sommet, au rocher qui surplombe la dernière descente... Je n'arrive pas à lever la jambe assez haut pour passer se rocher... (sans blague. Il faut enjamber un rocher pour passer, et... je n'y arrivais pas ! Very Happy)

15h15 : A l'abris, l'orage derrière nous, on va commencer la descente. En théorie, cette saloperie de descente (la plus dure et douloureuse) dure 30 minutes. Je sais que j'en ai pour au moins une heure.

16h15 : Enfin, j'arrive à destination. Les 10 derniers mètres en montée sont ignobles pour ma part... mais enfin, on y est... une voiture nous attends sur la route avec des vêtements chauds

16h30 : On rejoint notre groupe à un café un peu plus bas, ils sont arrivés 45 minutes avant nous. Eux aussi ont subit l'orage, certains sont traumatisés à jamais. H. nous explique qu'il a mal au jambe, que quand l'orage a commencé, il a couru le plus vite possible devant lui. Un éclair est tombé à quelques mètres de lui. Il pensait faire une petite balade, il se couchera tôt. V. lui est plutôt content "on est en vie, ça me suffit" seront ses seuls mots. On peut enfin rentrer chez nous, retrouver la civilisation.


Résultat des courses pour ma part :

Ampoules : J'ai flingué deux jeux de pansement. A la fin de la journée, la chaire était à vif et les pansements étaient déchiquetés. Des trous dans le talon
Orteils : Des douleurs sur tout le pied gauche, mais tout est en ordre. Pour le pied droit, j'ai un ongle violet et un bleu, et il ne faut pas toucher les orteils, sinon ça douille.
Adducteurs : Gauche et droite flingués. Je ne peux plus lever la jambe et je marche de manière assez étrange. J'ai mal.
Reste du corps : Trempé, liquéfié, gelé. Il ne restait rien de sec, mouillé du caleçon au fond du sac. Pour vous donner une idée, les chaussettes de mon père, rangée dans son sac a dos étaient trempées comme si on les avait plongé dans une bassine d'eau... gorgée d'eau...

Il ne me reste plus qu'à répondre à la question du début de ce topic :

Avant de commencer, un petit jeu : A votre avis, quelle est la façon la plus improbable de noyer son téléphone portable ?

Souvent, on noie un téléphone en le faisant tomber dans un évier, dans un point d'eau, voir en plongeant avec dans une piscine, un lac ou la mer. Et bien notre ami H. lui a trouvé une manière bien plus glorieuse de tuer le sien (un beau iphone 4S presque neuf...)

En fait, il s'y est pris simplement, il a juste fait une randonnée. Le téléphone était dans son sac à dos. Il n'est pas tombé ou quoi que ce soit... Il a juste noyé son téléphone pendant l'orage, à cause des litres d'eau qu'il s'est pris sur la tronche...

Si vous trouvez une solution plus épique de noyer un téléphone que de simplement marcher avec dans un sac, faite moi signe, on en fera un topic !


Dernière édition par Simulacra le Mar 31 Juil 2012 - 21:19, édité 1 fois
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Message  Malika2811 Lun 23 Juil 2012 - 17:19

Ben a part si il tombe dans la cuvette des WC... non la tienne est meilleur Very Happy
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Message  Thérèse Lun 23 Juil 2012 - 20:01

quand on part en randonnée, il est toujours utile de prendre la précaution de mettre dans des sachet en plastiques étanches téléphone portable et médicaments (cela se trouve au rayon plongée dans les magasins de sport).... mais vu ton compte rendu .....Rolling Eyes .... je compatis à tes douleurs mon cher Simu .... mais quelle idée aussi de partir en randonnée sans préparation et surtout en Corse en plus Very Happy
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Message  Simulacra Lun 23 Juil 2012 - 21:18

L'excuse du "mon papa m'a forcé" ça marche Very Happy
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Message  Thérèse Lun 23 Juil 2012 - 21:37

non Simu tu n'as aucune excuse et surtout pas celle du gentil garçon qui obéït "bêtement" à son gentil papa Rolling Eyes

tu vas encore essayer de te faire passer pour le petit ange, tu es un grand garçon, tu sais dire NON Laughing Laughing Laughing Laughing
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Message  titiboisco Lun 23 Juil 2012 - 21:39

Et tu as eu le temps de faire une photo de l'orage????????????????,

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Message  Simulacra Mar 24 Juil 2012 - 5:49

Non ! Déjà parce que ça aurait tué tout appareil électronique ensuite parce qu'on n'aurait rien vu par manque de visibilité.
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Message  tropifan Mar 24 Juil 2012 - 19:20

L´orage et les blessures aux pieds lors de cette expérience masochiste ne t´ont pas fait perdre le sens de l´humour, c´est le principal Very Happy Very Happy Very Happy Comme d´habitude c´est super bien raconté... on souffre presque avec toi, surtout si on a vécu des aventures dans ce genre comme moi. Il m´est arrivé aussi de me retrouver trempé jusqu´au caleçon avec rien de sec dans le sac à dos... et je me trouvais à 600 km de ma base ! Si on survit, ça fait un bon souvenir Smile Et je suis bien d´accord avec toi que les descentes sont souvent aussi douloureuses que les montées !

J´ai fait pas mal de très longues randonnées, mais je me méfiais comme de la peste des GR qui te font grimper sur des collines juste pour profiter du point de vue alors qu´il y a un bon chemin plus court et presque plat, c´est le cas sur le chemin de Compostelle par exemple. Moi pas maso... enfin pas trop Very Happy Tiens, c´est un truc que j´avais raconté sur un autre site.

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Quelles bétises faire en été quand on est nul en sport ? Moi je sais !  Empty Re: Quelles bétises faire en été quand on est nul en sport ? Moi je sais !

Message  Simulacra Mar 24 Juil 2012 - 21:24

Etant donné qu'on adore tes histoires, si tu veux reraconter ici, j'ai déjà le pop-corn Very Happy
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Message  Le_neptunien Dim 24 Fév 2013 - 17:43

Pas mal la petite balade ... Ca ferai presque envie !

Pour ma part, je me contente de 10 petits km sur le sable en vacances. Ca fait pas moins mal au pieds (eau salée, sable ...) mais surement beaucoup moins aux autres muscles !

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